La seconde moitié des années 1960 voit l’apparition,
en Amérique et en Europe ensuite, d’une figure singulière qui continue encore
aujourd’hui de problématiser l’économie de la « scène »
artistique : la figure de l’artiste-théoricien. S’inscrivant dans la
revendication conceptuelle d’une réévaluation de l’usage du langage dans le
champ artistique, l’activité critique et théorique de nombreux artistes
constitue un objet d’étude encore largement inexploré. Bien qu’héritiers à
maints égards des représentants de l’avant-garde soviétique, qui s’étaient vus
radicalement élargir leurs prérogatives intellectuelles, les artistes-théoriciens
des années 1965-1985 n’en occupent pas moins un rôle inédit. Si le statut des
premiers relevait d’un paradigme progressiste et positiviste, faisant de la
théorie artistique l’égale d’une science à enrichir et à enseigner, celui des
seconds semble avoir répondu à des enjeux très divers. Ce livre entend moins
circonscrire l’ensemble de ceux-ci que de les sonder par le biais d’itinéraires
singuliers. En examinant comment et à quelles fins, les artistes-théoriciens
les plus notables ont su maintenir les « liaisons dangereuses »
(Rosenberg) de la pratique artistique et des idées, L’artiste comme
théoricien envisage d’éclairer certains des fondements sur lesquels repose
le statut complexe de « l’artiste contemporain ».
Édité par Olivier Mignon
Textes de Laurence Corbel, Maria Palacios Cruz, Anaël
Lejeune, Olivier Mignon, Katia Schneller, Allan Sekula
Avec une intervention artistique d’Allan Sekula
Paru en 2010
Textes en français et en anglais
21 x 27 cm
88 pages
ISBN : 978-2-9600632-5-7
EAN : 9782960063257