Il apparaît aujourd’hui comme une évidence que l’invention
de la photographie est directement liée à ce qu’on appelle l’avènement de la
modernité au XIXe siècle. Pourtant, la définition du caractère moderne de la
photographie apparaît quant à elle moins évidente. Répondant aux besoins de la
société moderne caractérisée par « l’urbanisation et […] l’expansionnisme,
dont elle est le produit et l’instrument », elle semble, au même moment,
s’opposer à une « conception élitaire et aristocratique » de la peinture, fut-elle moderne ou non. Selon André Rouillé, il existe donc un antagonisme essentiel entre la
modernité de la photographie et de l’art moderne. Et cependant, si la
photographie revendique depuis toujours un statut d’œuvre d’art, ce n’est qu’à
partir du début du XXe siècle que les photographes assument leur responsabilité
face au grand projet d’un art moderne. L’art moderne, la vie moderne, la
perception moderne apparaissent donc comme les trois préoccupations majeures d’une
réflexion portant sur le siècle de modernité de ce médium s’étalant du milieu
du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.
Édité par Alexander Streitberger
Textes de Alexander Streitberger, Marc-Emmanuel
Mélon, Stephanie Diekmann, Carl Havelange, Michel Poivert, Danielle
Leenaerts, Nathalie Boulouch, Hilde van Gelder, Victor Burgin
Avec une intervention artistique de Victor Burgin
Paru en 2009
Textes en français et en anglais
21 x 27 cm
122 pages
ISBN : 978-2-9600632-3-3
EAN : 9782960063233