Après
son éviction du surréalisme au milieu des années 1930, Alberto Giacometti
aurait, par son retour à la figuration, abandonné ce qui faisait pour
certains toute la force et l’originalité de son travail. Pourtant, au-delà
d’une discontinuité formelle évidente, il apparaît qu’une certaine permanence
de logiques de faire et de rapports au réel permet d’apercevoir une
continuité structurale entre la période surréaliste et son après. Partant
des concepts de « dialectique » et de « fétichisme », il
s’agit ici de construire un ensemble de points d’articulations entre les
logiques de production, les systèmes conceptuels et les effets plastiques,
par-delà cette supposée fracture. En s’aidant du concept de
« dialectique négative » forgé par le philosophe allemand Theodor
W. Adorno, il s’agirait également de mettre en évidence la présence latente
d’une force critique dans le travail de Giacometti redevable d’un contexte
idéologique et politique plus large. Cette force pourrait être envisagée
comme un fétichisme à l’œuvre, en ce que le faire et le geste de l’artiste
tentent à chaque reprise d’instaurer un rapport renouvelé au réel et à
l’autre.
Auteur : Raphaël Pirenne
Conception graphique : Studio Otamendi
Paru en 2018
Édition française
13 x 19 cm
168 pages
ISBN : 978-2-93066-717-1
EAN : 9782930667171